Certaines universités britanniques ne lésinent pas sur les moyens pour ramener les étudiants étrangers sur leur campus, rapporte The Times. C’est en particulier le cas de celles qui viennent d’affréter des avions spécialement destinés aux étudiants chinois.

“Plus de cinquante universités, dont un bon nombre appartiennent au Russell Group, qui fédère vingt-quatre établissements britanniques d’élite, ont déjà assuré quatre vols pour aller chercher 1 200 étudiants chinois dont les cours commencent [en septembre].” Parmi elles, l’Imperial College de Londres ou encore les universités de Bristol et d’Exeter.

Ces universités craignent de voir fondre, à cause des restrictions de voyage en vigueur, les revenus que leur assurent les frais de scolarité payés par les étudiants étrangers explique le quotidien. Or pas moins de 220 000 étudiants chinois sont actuellement inscrits dans les universités britanniques. Dans celles qui font partie du Russell Group, un étudiant sur dix vient de Chine – et certains paient jusqu’à 35 000 livres (soit près de 41 000 euros) par an de frais de scolarité. A eux seuls, les étudiants venus de Chine représentent un cinquième de ces très précieux revenus.

Traitement de faveur

“La Chine continentale a annulé tous les vols réguliers vers le Royaume-Uni à cause de la pandémie. Mais les étudiants de Chine continentale peuvent se rendre à Hong Kong, qui figure sur la liste verte du Royaume-Uni, puis de là prendre l’avion pour Londres”, précise le journal.

D’autres mesures exceptionnelles ont été d’ailleurs été mises en place cette année par les universités pour accueillir les étudiants étrangers. Des services de navettes entre l’aéroport de Londres-Heathrow et les campus sont organisés. Pour ceux qui doivent se placer en quarantaine durant dix jours à leur arrivée, des chambres et des provisions sont mises à disposition. Enfin les universités vont continuer à proposer des cours à distance à ceux qui ne pourront pas venir au Royaume-Uni et prévoient même plusieurs dates possibles pour commencer les cours.

Autant de dispositifs exceptionnels réservés aux étudiants étrangers alors que, de leur côté, de nombreux étudiants britanniques ont dû annuler en catastrophe leur année d’études prévue en Espagne, en France ou en Allemagne parce qu’ils n’ont pas encore reçu le visa indispensable depuis que le Brexit est effectif. Sur les campus de Manchester ou de Liverpool, la grogne monte, selon The Times.