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Pour protéger la qualité de son eau potable, Paris tente de convertir les agriculteurs au bio

La capitale, qui s’approvisionne à la campagne, veut convaincre les agriculteurs d’avoir la main moins lourde sur les engrais et les pesticides.

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Publié le 18 avril 2019 à 01h55, modifié le 18 avril 2019 à 15h56

Temps de Lecture 5 min.

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Des puits de captage d’Eau de Paris, près de la source du Villeron (vecteur du Loing) à Villemer, en Seine-et-Marne, le 29 mars.

Un paysage sans animaux, des aplats de colza, de blé, d’orge, de betteraves qui s’étirent à l’assaut des collines, peu de haies : l’agriculture telle qu’elle se pratique aujourd’hui a gagné les terres et les esprits au sud de la Seine-et-Marne comme ailleurs. La tendance ne fait pas l’affaire de la Ville de Paris qui y puise son eau potable. Sa régie essaie donc de convaincre les agriculteurs d’avoir la main moins lourde sur les engrais et les pesticides. Prévenir la pollution reste le meilleur moyen de préserver la ressource.

Dans la commune de Villemer, aux franges de l’Ile-de-France, s’étend un bois de 53 hectares, clos et gardé par une solide barrière. Cet espace bucolique protège plusieurs puits, notamment celui de Saint-Thomas où Paris a commencé à s’approvisionner en 1898. Pour alimenter les robinets des Parisiens, à 80 kilomètres de là, la capitale capte sans pompage 26 000 mètres cubes par jour en moyenne de l’eau qui s’infiltre alentour avant de rejoindre la nappe souterraine de la Craie.

Autrefois, le bois de la vallée du Lunain était traité comme un parc urbain, bien débroussaillé, dégagé autour de chaque pied d’arbre. « On ne lui applique plus aucun traitement chimique depuis au moins 2004, rapporte Hervé Guélon, responsable de l’entretien des sources pour Eau de Paris. Les mentalités ont évolué. »

Ici, on fait désormais grand cas des insectes, on n’extirpe plus le moindre arbre mort, bref, on laisse davantage la nature agir moyennant pas mal d’entretien manuel. Idéalement, il ne reste plus qu’à convaincre l’ensemble du bassin captant – trente-neuf communes s’étendant sur 38 000 hectares, dont 23 700 hectares cultivés – qu’il vaut mieux ne pas avoir à financer des traitements très onéreux pour réduire la contamination de la ressource par les omniprésents polluants de l’eau en France : les intrants agricoles.

« Un jour, j’ai reçu dans ma boîte à lettres un prospectus d’Eau de Paris, un appel à projets apparemment très ouvert, raconte Guy-Michel Desmartins. Moi j’ai répondu que je souhaitais planter du sarrasin. » Vœu exaucé : l’agriculteur a obtenu une aide pour acheter une faucheuse spécifique qui lui a permis de se lancer avec vingt premiers hectares de cette culture sans intrant. A 36 ans, il dit vivre avec 140 ha de colza, de blé et d’orge nettement moins bien que ses grands-parents avant lui, à Villeneuve-la-Dondagre (Yonne). L’agriculteur mène donc une double activité et entretient des étangs et des marais. Pour « sortir de l’impasse des cours mondiaux et des aléas météo », il ne manque pas d’idées, mais de moyens pour investir.

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