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Quand le Kremlin rappelle à l’ordre les étudiants moscovites

Le président russe Vladimir Poutine et son porte-parole Dmitri Peskov, le 20 décembre 2018 à Moscou. Maxim Shemetov/REUTERS

Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, n’a reculé devant aucun argument, mardi, lors d’une rencontre avec les élèves de la Haute école de l’Économie, très actifs lors des récentes manifestations pour les droits civiques.

Correspondant à Moscou

La rencontre devait se dérouler «off the record», mais un smartphone a capturé la scène qui tourne depuis mardi sur les réseaux sociaux. Sur la vidéo, on voit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’adresser aux étudiants en journalisme de la Haute école de l’économie, institution réputée de Moscou, d’orientation plutôt libérale. Nombre de ses étudiants ont manifesté cet été dans les rues de la capitale en faveur de droits civiques. Certains d’entre eux sont actuellement détenus et passibles de peines sévères.

Le moins que l’on puisse dire est que le principal communicant du pouvoir n’y a pas été par quatre chemins pour faire la leçon à son auditoire. «Un gars a lancé un gobelet contre les forces de l’ordre. Vous savez qu’aux États-Unis, il aurait pris une balle dans la tête, sans enquête, sans procès. Et le policier aurait reçu une décoration. Vous ne comprenez pas cela?», s’est exclamé Dmitri Peskov.

Il s’exprimait devant les camarades d’Egor Joukov, 21 ans, accusé d’«incitation à l’extrémisme» et actuellement assigné à résidence, et de Samariddin Radjabov, 21 ans également, lui aussi arrêté le mois dernier pour avoir jeté une bouteille d’eau en plastique contre un policier. Un autre étudiant, Sergei Abanichev, arrêté le 27 juillet à Moscou et maintenu en détention provisoire jusqu’au 3 septembre pour avoir envoyé un gobelet en papier sur la police.

Le contre-exemple occidental

«On ne peut pas jeter un gobelet en plastique contre un représentant de la police. Vous ne devez pas le faire, c’est la loi», a poursuivi Peskov. «Peut-être trouvez-vous que ce n’est pas gentil de vous faire monter ensuite dans un fourgon de police, mais aux États-Unis ou au Canada, vous auriez été flingués direct, pour un gobelet», a-t-il lâché.

«C’est votre copain, vous êtes solidaires, vous le défendez», a également déclaré Dmitri Peskov, en référence à Egor Joukov, l’étudiant dont les démêlés judiciaires ont été les plus médiatisés. «Pour ma part, je travaille pour cet État et je ne peux pas mettre en cause ses actions», a-t-il enchaîné. «Soit je démissionne si je ne suis pas d’accord, soit je continue à travailler et à faire tout ce qui est en mes capacités pour que les coupables soient condamnés et les innocents libérés», a affirmé le responsable de la communication officielle. Cette dernière pointe à l’envi les violences observées lors des manifestations en Occident, comme Vladimir Poutine évoquant les gilets jaunes devant Emmanuel Macron, lors de sa venue à Brégançon, le 19 août.

Quand le Kremlin rappelle à l’ordre les étudiants moscovites

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40 commentaires
  • Oskar Lafontaine

    le

    Le Kremlin n'est pas et n'a jamais été, la Russie, le Kremlin n'en est qu'une verrue.

  • Oskar Lafontaine

    le

    Poutine a déjà perdu, l'opinion russe se retourne contre lui et la mafia qu'il a mise à son service. Poutine est sur la pente descendante, la pente va s'accentuer et il tombera dans le gouffre.

  • apostis

    le

    Les statistiques sur les violences policières aux usa donnent amplement raison à Peskov

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