Ces députés que le RN ne considère pas comme des « brebis galeuses » malgré leurs prises de position racistes, anti-IVG ou climatosceptiques

Cette cadre des Républicains, qui a été maire de Montauban (2001-2021) et députée du Tarn-et-Garonne (2002-2012), va retrouver l’Assemblée nationale après avoir été élue sous la bannière de l’alliance entre le RN et Eric Ciotti. En 2011, alors que la commission des lois de l’Assemblée nationale examine une proposition de loi en faveur du mariage pour tous, Brigitte Barèges ironise : « Et pourquoi pas des unions avec des animaux ou la polygamie ? » L’élue assure par la suite que ses propos ont été sortis de leur contexte.

Membre du RN depuis 2007, il est d’abord élu conseiller régional d’Occitanie (2010), puis conseiller municipal de Trèbes (2014), avant de devenir député en 2022.Il est ouvertement climatosceptique, remettant en cause la responsabilité humaine du réchauffement : « Il y a quand même des scientifiques qui disent que l’homme n’y est pour rien, mais est-ce qu’on leur laisse la parole ? » , déclare-t-il au Monde en 2023. Il remet également régulièrement en question la gravité du problème climatique, ironisant lorsque la température lui semble fraîche en été ou douce en hiver .

Le député a également posé, en janvier 2024, lors d’une manifestation d’agriculteurs, avec deux autres députés RN de l’Aude, devant une pancarte où apparaissait le slogan « Va faire la soupe, salope » . Une référence explicite à l’interpellation insultante de la députée écologiste Sandrine Rousseau par un agriculteur six mois plus tôt.

Député RN depuis 2022, il a commencé sa carrière politique auprès du souverainiste Philippe de Villiers à partir de 2005. Son essai Décrypter l’antiracisme en une heure (éditions Tatamis, 2011), qui entend « réhabilit [er] la race pour restaurer la liberté de penser », car « distinguer les races » est selon lui « un travail de bon sens accessible à tous et nécessaire à certains débats » , lui vaut d’être exclu des Jeunes pour la France (l’organisation de jeunesse du Mouvement pour la France) en 2011. Cette même année, ce catholique traditionaliste compare le droit à l’avortement à un « génocide de masse » , selon un article exhumé par Le Journal du Dimanche .

Cet éditorialiste souverainiste, familier des colonnes du FigaroVox et des plateaux de CNews, d’Europe 1 ou de Sud Radio, a rejoint le RN en juin, avant d’être élu député un mois plus tard. Dans ses prises de parole, il développe depuis plusieurs années un argumentaire climatosceptique, prétendant notamment que « le réchauffement climatique existe, mais [que] rien ne prouve que le CO ₂ en est la cause » , ou qu’il est « grotesque de prétendre que deux de [grés] de plus vont nous précipiter dans l’apocalypse » .

Au RN depuis 1994, Frédéric Boccaletti est conseiller régional en Provence-Alpes-Côte-d’Azur depuis 2010 et député depuis 2022. Originaire d’Hyères, il a tenu dans les années 1990 la librairie Anthinéa, qui commercialisait , selon Libération , des ouvrages  antisémites et négationnistes » et dont le nom faisait référence à l’ouvrage Anthinéa. D’Athènes à Florence de l’écrivain nationaliste Charles Maurras, directeur de l’Action française. Un livre qu’il a d’ailleurs réédité et dont il a conservé une édition originale bien en vue dans son bureau, comme le racontait Le Monde en 2015 .

Frédéric Boccaletti a en outre été condamné en 2000 à un an de prison dont six mois avec sursis pour « violence en réunion avec arme » et a été emprisonné quatre mois avant d’être libéré pour des raisons de santé. Il avait participé à une rixe lors d’une soirée de collage d’affiches pour le Mouvement national républicain, le parti de Bruno Mégret, qu’il avait rejoint brièvement en 1999, avant de revenir dans le giron du Front national.

La nouvelle députée héraultaise, au RN depuis 2015, est une ancienne militante de la Cocarde étudiante , un syndicat étudiant d’extrême droite de la mouvance identitaire qui a participé à des actions violentes avec des groupes d’ultradroite, comme l’ont montré le site StreetPress et l’émission « Quotidien » .

Cet ancien inspecteur général de l’éducation nationale, membre des Républicains jusqu’en 2017, s’est rapproché du RN en 2021 et est devenu député l’année suivante. Interrogé au cours de la campagne des législatives sur le projet du RN d’interdire la nomination des binationaux à certains postes stratégiques, Roger Chudeau a estimé que cette mesure devrait concerner les membres du gouvernement. Il a notamment pris pour exemple le cas de la socialiste Najat Vallaud-Belkacem, jugeant que sa nomination au ministère de l’éducation nationale (2014-2017) était  une erreur », l’intéressée pouvant avoir une « double loyauté » à la France et au Maroc. Des propos que Marine Le Pen a désavoués par la suite . Dans une interview accordée à La Nouvelle République en 2022, il défendait la thèse raciste et conspirationniste d’un grand remplacement » de la population. Estimant que l’expression  décrit une réalité démographique et culturelle », il prétendait qu’il y a en France  des secteurs géographiques où les Français sont minoritaires ».

Armé de son baccalauréat, Gaëtan Dussausaye pose ses valises à Paris et au RN dès 2011, lorsque Marine Le Pen succède à son père à la tête du parti. Après quelques années de militantisme au FNJ, la branche jeunesse du FN, il en devient le président. Quelques mois plus tard, il participe à la création de la Cocarde étudiante, un syndicat étudiant identitaire qui a participé à des actions violentes avec des groupes d’ultradroite, comme l’ont montré le site StreetPress et l’émission « Quotidien » .

Membre du RN depuis 1978, José Gonzales a fait son entrée à l’Assemblée nationale en 2022. Doyen de l’Hémicycle, il a présidé la séance inaugurale de la législature précédente, prononçant à cette occasion un discours évoquant l’Algérie française avec nostalgie et contestant l’existence de crimes de guerre commis par la France en Algérie.

Elu député en 2022, Daniel Grenon a défendu pendant la récente campagne des législatives le projet du RN d’interdire aux binationaux l’accès à certains postes stratégiques lors d’un débat organisé par L’Yonne républicaine le 1 ^er juillet :  Sur trente ou quarante postes, on ne peut pas se permettre d’avoir des binationaux, estimait-il . Des Maghrébins sont arrivés au pouvoir en 2016, ces gens-là n’ont pas leur place dans les hauts lieux. » Un discours qualifié de  raciste » par son opposante écologiste, Florence Loury, et qui a entraîné une saisine du procureur de la République. Le président du RN, Jordan Bardella, a lui-même jugé ces propos  abjects », et a écarté M. Grenon du groupe à l’Assemblée nationale .

La nouvelle députée de Dordogne, conseillère régionale et référente du RN dans le département, a été épinglée lors de la campagne pour plusieurs de ses tweets aux accents xénophobes et complotistes. En 2020, elle déclare que la « carte d’identité » d’un « Arabe » n’est « qu’un vulgaire chiffon, un ticket universel de “rationnement” pour profiter du système qui le maintient sous perfusion ». A un internaute qui l’interpelle, elle répond : « Vous n’êtes pas français. Vous êtes un musulman sans pays sans nation sans identité. Vous détenez juste un chiffon administratif appelé “carte nationale d’identité” , identité française que vous usurp [ez] ».

La même année, Florence Joubert relaie les accusations de fraude électorale diffusées sans fondement par Donald Trump et prend pour cible le « démoniaque » George Soros, milliardaire et cible régulière de l’extrême droite, qui lui reproche de financer des ONG de soutien aux migrants et aux réfugiés.

En septembre 2023, elle a aussi dénoncé « les climato-manipulateurs qui s’emploient à culpabiliser les vilains humains qui refusent de se soumettre à l’agenda des mondialistes-progressistes » , en affirmant – contre le consensus scientifique – que « les changements climatiques » ne sont pas liés aux actions humaines.

Issu de la Ligue du Sud, Hervé de Lépinau est suppléant de la députée Marion Maréchal de 2012 à 2017, avant d’être élu député RN pour la première fois en 2022. Opposant affiché à l’IVG , il a comparé l’avortement jusqu’à la quatorzième semaine de grossesse « aux génocides arméniens et rwandais, à la Shoah, aux crimes de Daech » , selon des propos rapportés par Le Journal du Dimanche en octobre 2020.

Il s’est par ailleurs opposé à la politique vaccinale du gouvernement pendant la pandémie de Covid-19, une  folie » selon lui, qualifiant ses partisans de  collabos ».

Militant RN depuis 1986, responsable du parti en Côte-d’Or, ce directeur d’exploitation pour un laboratoire pharmaceutique décroche son premier mandat à l’Assemblée nationale. Egalement conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté depuis 2021, il a publié plusieurs tweets aux relents racistes , dénonçant  les racailles africaines », le  repeuplement » de l’Europe par des populations arabes que les institutions européennes encourageraient de leurs vœux, l’absence de  têtes blondes » parmi un panel d’élèves décrocheurs, faisant le lien entre les punaises de lit et  les arrivées massives de tous les pays d’Afrique ». René Lioret a également mis en cause en 2023 le consensus scientifique sur le dérèglement climatique ou relayé de la désinformation sur les vaccins contre le Covid-19.

Ancien assistant de la sénatrice (Les Républicains) Joëlle Garriaud-Maylam, il s’oriente vers le Rassemblement national en 2019, et devient assistant de l’eurodéputé RN Jean-Lin Lacapelle, ancien militant du GUD, un groupuscule identitaire et violent. Aurélien Lopez-Liguori a, lui, été membre d’un autre syndicat étudiant aux tendances identitaires, la Cocarde étudiante, qui a participé à des actions violentes avec des groupes d’ultradroite, comme l’ont montré le site StreetPress et l’émission « Quotidien » . Il reste proche de la Cocarde, qui l’a remercié après son élection à l’Assemblée pour avoir « appuyé et aidé » le syndicat quand il « en av [ait] besoin » .

Cet agriculteur, militant au RN depuis le début des années 2010, s’est présenté une première fois aux législatives en 2022 et a été élu en 2024 lors de sa deuxième tentative. Son profil Facebook est truffé de publications aux accents racistes – principalement sur les personnes immigrées et musulmanes – ou conspirationnistes, notamment du site Egalité et réconciliation du polémiste antisémite Alain Soral. On y trouve également des relais d’articles mensongers, prétendant notamment que « Marlène Schiappa veut interdire la messe à la télé et autoriser le voile à l’école » ou que les victimes des attentats du 13-Novembre ont été sommées « de ne pas critiquer l’islam » . Mais aussi une remise en cause du lien entre la multiplication des canicules et le dérèglement climatique.

Député du RN depuis 2022, Bryan Masson milite dans le parti depuis 2017. A cette époque, le jeune secrétaire départemental du Front national de la jeunesse est filmé par C8 en train de serrer des mains, arborant un bracelet rouge « solidarité Kosovo » , un des symboles de ralliement aux identitaires. Dans ce même documentaire, on le voit participer à des soirées à La Traboule, un bar identitaire lyonnais, aux côtés de membres de la « GUD Connection », comme Frédéric Chatillon, Nicolas Crochet ou Axel Loustau. Face à la caméra, il reconnaît utiliser un faux compte Twitter pour y relayer des messages de Renaud Camus, le théoricien du « grand remplacement », idée raciste et conspirationniste centrale au sein de la mouvance identitaire.

Membre du RN depuis 1993, députée européenne de 2014 à 2022, cette médecin est députée depuis 2022. Elle a tenu en 2022 des propos sur la pratique de l’IVG qui relèvent de la désinformation médicale , un an après avoir voté au Parlement européen contre une résolution exhortant les Etats européens à « garantir l’accès universel à un avortement sûr et légal » .

La députée RN a également déposé en avril une proposition de loi visant à interdire « tout traitement médical et hormonal de transition de genre » aux mineurs. Une démarche qui risque de « porter atteinte au droit à la santé des mineurs trans ainsi qu’à l’intérêt supérieur de l’enfant » , estime la Défenseure des droits, Claire Hédon, dans un avis publié en mai au sujet d’une proposition similaire émanant de sénateurs de droite.

Hostile à l’accueil de réfugiés en France, elle a notamment déclaré à La Provence en 2023 qu’elle « les préfère cent fois à Djibouti [car] ils sont mieux dans leur milieu naturel » .

Cet ancien militant de la gauche et du centre, qui a rejoint le RN en 2014, est devenu député en 2022. En 2019, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, il prend violemment à partie une mère accompagnant une sortie scolaire, exigeant d’elle qu’elle retire son foulard au nom des « principes laïcs » et de la « France des Lumières » .

En mai 2024, réagissant sur CNews à un tweet sur le racisme publié par la journaliste française d’origine marocaine Nassira El Moaddem, Julien Odoul déclare : « Si elle n’est pas contente, elle se casse. » Plus récemment, il défend les propos de son collègue RN Daniel Grenon à propos des « Maghrébins » qui n’auraient « pas leur place dans les hauts lieux » , en jugeant qu’il a probablement été « incompris » .

Assistante de Marine Le Pen depuis 2019, Caroline Parmentier était la conseillère presse du Rassemblement national jusqu’en 2022. Un domaine qu’elle connaît bien : pendant plus de trente ans, elle a été journaliste, puis rédactrice en chef, de Présent , un quotidien catholique traditionaliste aujourd’hui disparu. Ses articles exposent une pensée identitaire et anti-immigration , se demandant par exemple s’il est possible d’ « adorer la France et [d’] appeler son fils Mohamed » , ou encore jugeant que la théorie raciste et conspirationniste du « grand remplacement » de Renaud Camus est validée par les « Français qui ont des yeux pour voir » . Elle est aussi une fervente militante anti-IVG. Dans un article paru en 2018, elle regrette qu’ « après avoir “génocidé” les enfants français à raison de 200 000 par an, on doi [ve] maintenant les remplacer à tour de bras par des migrants » .

Adhérente au RN depuis 2014, elle devient députée en 2022. Pendant la pandémie de Covid-19, elle a multiplié les prises de position hostiles à la vaccination, s’opposant à la quasi-totalité des restrictions sanitaires, qualifiées d’ « hystérie sanitaire » , tout en alertant contre « les décès dus aux vaccins Covid » .

En 2022, elle prend la défense de son collègue député Grégoire de Fournas, qui avait crié « qu’il retourne en Afrique » au député « insoumis » Carlos Martens Bilongo, qui est noir, lors d’une séance à l’Assemblée, en déclarant : « J’aurais pu le dire, parce qu’il parlait des bateaux » de migrants, et non du député, selon elle.

Cette professeure d’histoire-géographie a milité au parti d’Eric Zemmour, Reconquête !, dont elle a porté les couleurs aux législatives de 2022. Elle a suivi Marion Maréchal dans son rapprochement vers le RN au cours de la campagne de 2024, avant d’être parachutée dans le Val-d’Oise, où elle a été élue députée de justesse, avec 500 voix d’avance sur son concurrent de gauche. Elle est une cadre de l’Institut Iliade, dont elle a longtemps géré les formations, avant d’en devenir responsable du fonds de dotation. Ce think-tank de la mouvance identitaire, fondé par Jean-Yves Le Gallou, prêche des thèses racialistes et revendique encore à ce jour être une « œuvre fondatrice » de l’idéologue d’extrême droite Dominique Venner.